Dans la jungle des labels #2 : manger bio

Hello !

Aujourd'hui je vous propose  la suite de notre parcours dans la jungle des labels bio avec un deuxième gros morceau : les labels alimentaires. C'est parti !


AGRICULTURE BIOLOGIQUE EUROPE (2009)



Ce label regroupe les labels AB français et l’ « eurofeuille » depuis juillet 2012. Il est moins exigent que ne l’était le label français AB. Il a pour avantage de rendre commune la réglementation à tous les Etats membres de l’Union Européenne. La cohabitation avec d’autres logos à caractère privé, régional ou national est possible. Cependant, les contrôles ne sont pas harmonisés et l’origine « non UE » est imprécise. La présence de ce label sur un produit garantit que celui-ci obéit au cahier des charges établi par le règlement n°834/2007/CE du Conseil du 28 juin 2007. L’interdiction des OGM en fait un label un pointe dans le monde.

Concernant les végétaux, le recours aux pesticides et engrais chimiques est interdit et la rotation des cultures est encouragée. Les animaux doivent être élevés de façon extensive, essentiellement nourris d’aliments biologiques (90%), recevoir le moins possible de traitement antibiotiques. Ils disposent également d’une surface au sol définie plus importante qu’en agriculture intensive. Les produits transformés doivent contenir au minimum 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. Les aliments contenant entre 70% et 95% d’ingrédients biologiques peuvent indiquer « x% des ingrédients d’origines agricoles ont été obtenus selon les règles de la production biologique ». La liste des ingrédients doit préciser quels sont les ingrédients concernés.

Pourquoi un seuil de 95% ?

Parce qu’il est impossible de garantir à 100% que les produits ne seront pas contaminés par des OGM. Le sel marin contenu dans certains produits d’est pas certifiable car pas issu de l’agriculture biologique.

Enfin, le cahier des charges du label AB s’inscrit aujourd’hui dans la Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE qui prévoit que « le développement durable doit concilier la production de denrées alimentaires, la conservation de ressources limitées et la protection du milieu naturel, de manière à pouvoir répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des futures générations à répondre à leurs propres besoins ».

BIO COHERENCE (2010)



Ce label, lancé par la Fédération nationale de l’agriculture biologique, est plus exigent que la réglementation bio européenne actuelle. Né d’une démarche stricte suite à l’harmonisation du label bio par l’Union Européenne avec l’Ecolabel européen, il témoigne d’un engagement du producteur au consommateur pour une agriculture biologique respectueuse des équilibres environnementaux, sociaux et économiques.

Ce label implique la non-mixité des fermes (pas de mélange de bio et de conventionnel au sein de la même exploitation). L’alimentation des animaux doit être 100% bio (contre 90% pour le label européen) avec une production majoritaire à la ferme. Les OGM sont catégoriquement exclus dès un seuil de détection de 0,1%. Les produits transformés doivent contenir 100% d’ingrédients bio (conservateurs, colorants, arômes…). Les antibiotiques et antiparasitaires sont limités au maximum.

NATURE & PROGRES (1964)



Nature & Progrès se revendique comme une mention et non un label. Elle concerne les productions animales et végétales et comporte des critères plus stricts que ceux du cahier des charges du label européen : diversification des productions, labellisation d’une exploitation entière et non de produits, exclusion de tous les produits chimiques sans exception… C’est ce groupement de producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs qui a véritablement fondé la bio en France.

Pour obtenir la mention, l’exploitation doit être totalement convertie à l’agriculture biologique, les OGM sont totalement interdits, l’alimentation des animaux doit être 100% bio en priorité sous mention Nature & Progrès. La charte comprend également un souci de l’environnement et de la nature : les exploitations doivent être situées à plus de 500 m des grandes voies routières ou en aval d’exploitations agricoles polluantes ; elles doivent également être aménagée de façon à préserver les ressources naturelles communes (rivières, sols, nappes phréatiques…).

Des contrôles sont effectués annuellement par un groupe de membres de l’association, composé de personnes qui changent tous les ans qui sont soit agriculteur soit consommateur.

Cependant, pour pouvoir s’afficher officiellement bio, les produits certifiés Nature & Progrès doivent obtenir la certification européenne.

DEMETER (1932)



Demeter est un organisme international et une marque déposée depuis 1932 qui labellise les productions agricoles respectant les règles de l’agriculture biologique et de l’agriculture biodynamique. Dès 1924, Rudolf Steiner, inquiet de la dégénérescence de la terre et des aliments qu’elle produit, a exposé les lois du vivant dans un cycle de conférences qui a donné lieu à l’agriculture biodynamique. Son but est de soigner la terre, régénérer les sols et favoriser l’intégration, au sein d’un même domaine agricole, des animaux d’élevages et de cultures. Il était opposé au brevetage du vivant, utilisait l’homéopathie et les engrais naturels, limitait la taille des exploitations et réutilisait les sous-produits de l’activité (les déchets végétaux et animaux). 

L’agriculture biodynamique utilise uniquement des méthodes naturelles et tient compte des rythmes saisonniers et des influences cosmiques (lune, soleil, planètes…).

Ce label est donc beaucoup plus exigent que le label européen ou AB. Les certifications sont identiques dans 53 pays et indépendantes ; le contrôle s’effectue entre adhérents. Le cahier des charges est très spécifique et comprend notamment l’obligation d’utiliser des semences autoproduites ou la rotation des cultures. Les domaines agricoles ou les entreprises Demeter sont obligatoirement biologiques.

Alors, prêts pour les courses ? Quel(s) label(s) privilégiez-vous ?

A bientôt,

Bulle

Vous pouvre retrouver cet article sur http://www.generationscobayes.org/

Sources
Cuisine Naturelle, n°1 juin-juillet 2014



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