Yoga : fais ce qui a du sens pour toi

                                                                                                   

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Au début de l'été, prise d'un élan de folie, je me suis inscrite au stage d'initiation à l'auto-pratique de l'ashtanga yoga de Laurence. Six fois deux heures, étalées sur deux semaines, de 7h30 à 9h30 du matin. Quand j'ai raconté ça à ma mère, elle a bien ri. Moi la plus lève-tard de la famille, j'allais me lever à 6h15 pour faire... du sport ? En effet, la situation était assez cocasse ! Depuis quelques mois, j'essaye vraiment de faire des efforts pour être "du matin" et me coucher plus tôt. C'est vraiment dur, vous savez :p

Le premier jour du stage, j'ai réussi à me fouler le petit orteil du pied droit. Sur le coup, je n'ai pas eu trop mal, mais au fil de la journée, il a commencé à gonfler et à virer au bleu. En dehors du fait qu'un orteil bleu, ce n'est pas le must de l'élégance, quand on ne peut pas s'appuyer dessus, l'équilibre du corps tout entier en est bouleversée. Mise de rien, ça compte les petites choses !

Du coup, les jours suivants, j'ai du adapter ma pratique : la planche n'était pas très stable, le chien la tête en haut reposait sur les orteils et pas sur les coups de pieds... Ce que Laurence n'a évidemment pas manqué de remarquer. "Fais ce qui a du sens pour toi". Ce sont les mots qu'elle m'a offert, un matin alors que je transpirais sur mon tapi, dans une position qui aurait pu paraître incongrue dans d'autres circonstances. Je les ai reçus, et je crois que j'ai vraiment compris quelque chose ce jour-là.

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Le yoga, ce n'est pas qu'être souple, forcer pour garder une posture ou un moyen de se vider l'esprit le temps d'un cours. C'est faire ce que l'on peut, au moment où on le peut, avec les capacités physiques que l'on a à ce moment-là. C'est respecter et connaître son corps : savoir dans quelle mesure on peut le pousser et savoir quand s'arrêter. C'est à mon sens beaucoup plus important que d'être tout musclé de partout grâce à des sports de brutes plus intensifs.

C'est pour cela que les prof proposent souvent plusieurs variantes à certaines postures : ce sont eux qui s'adaptent aux élèves qu'ils ont en face d'eux ce jour-là et pas l'inverse. Parfois, un peu beaucoup de pratique peut suffire pour arriver à la posture "idéale", parfois on n'y arrivera jamais. Pour ma part, j'ai les tendons à l'arrière des pieds trop courts, il est probable que mes talons ne puissent jamais toucher le sol dans la posture du chien la tête en bas. Pour d'autres, c'est l'implantation des os du bassin ou la forme des vertèbres qui les empêcheront d'aller jusqu'au bout d'une posture.

Il est alors important de faire le deuil des photos parfaites que l'on voit défiler sur internet et utiliser notre corps et les capacités qu'il nous offre avec bienveillance, sans pester parce que notre pont ou notre pince n'est pas suffisant à nos yeux.

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Et vous, que vous inspire cette phrase ? Que représente le yoga pour vous ? Quelle place tient-il dans votre vie ?