Cet article sent le recyclage de fond de tiroir à plein nez mais que voulez-vous, c'est pour la bonne cause ! En ce moment, j'écris pas mal pour Générations Cobayes et ça me prend pas mal de temps. Du coup, je me suis dit que ça serait bien de recycler un peu mes articles par ici, histoire de gagner un peu de temps (pas folle la guêpe !). Un de mes derniers articles portait sur le communiqué d'UFC - Que Choisir annonçant les résultats d'une étude comparative de 185 produits cosmétiques.
Les produits étudiés
Pour le test, des produits de tous les jours ont été comparés : déodorants, produits hydratants pour le corps, bb crèmes, dentifrices, gels douche et produits capillaires. Les résultats sont d’autant plus inquiétants que nous utilisons plusieurs de ces produits quotidiennement. Bonjour l’effet cocktail…
Des formes de toxicité différentes
Sur les 185 produis analysés :
- 62 contiennent des allergènes dont 55 de la Méthylisothiazolinone, un conservateur très fréquemment utilisé depuis que l’on a fait la chasse aux parabens. Ce produit est hautement allergène et d’autant plus irritant qu’il est utilisé dans des produits qui ne se rincent pas, c’est-à-dire qu’il restera très longtemps en contact avec ta petite peau toute douce (lissant capillaire, lait de toilette, lingettes pour bébé…).
- 101 contiennent des perturbateurs endocriniens, dont 44 sous la forme d’ethlhexyl-methoxycinnamate qui est un filtre UV perturbant le fonctionnement oestrogénique et thyroïdien. On le trouve pas exemple dans un lissant capillaire, une eau de Cologne ou encore un après-rasage. Super utile le filtre UV non ?
Des substances problématiques
On retrouve également dans ces produits du cyclopentasiloxane, un silicone utilisé comme agent anti-statique, émollient, conditionneur capillaire, humectant, solvant et agent de contrôle de la viscosité. Au-delà de toutes ces merveilleuses propriétés, il est également toxique, persistant et a un potentiel de bioaccumulation dans les organismes aquatiques. Une exposition à une forte dose pourrait causer des tumeurs utérines ainsi que des dommages aux systèmes nerveux et reproducteur. Tout ça pour ça ?
Plus connu, on trouve également du phenoxyethanol, un conservateur, utilisé notamment dans des produits pour bébés. Sa concentration maximale autorisée dans les produits cosmétiques est fixée à 1% de la composition et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), compétente pour les produits cosmétiques, recommande de restreindre son utilisation dans les produits destinés aux enfants de moins de trois ans. Bien qu’il ne soit pas irritant directement pour la peau, le phenoxyethanol peut provoquer des irritations oculaires modérées à sévères et est suspecté d’être toxique pour la reproduction et sur le développement à fortes doses chez l’animal. Une bonne raison de s'en passer non ? Attention, de nombreux produits qui s'autoproclament "naturels" en contiennent !
Les cosmétiques de parapharmacie
Dans cette liste, on peut également trouver des produits disponibles en parapharmacie : des lingettes intimes, des produits hydratants et nourrissant pour le corps, des dentifrices… Morale de l’histoire : un produit vendu par un pharmacien n’est pas forcément de meilleure qualité ou moins irritant qu’un produit acheté en grande surface. Il est juste plus cher.
Les marques concernées
UFC - Que Choisir a analysé un large panel de produits de prix plutôt faible à moyen. Il en ressort que les produits de marque n’ont pas une composition plus enviable que les produits de marque de distributeurs. Tant qu’à s’intoxiquer, autant ne pas payer trop cher !
La morale de l'histoire
Les cosmétiques non labellisés et vendus en grande surface, parapharmacie et parfumerie sont à fuir ! Rien de garanti leur innocuité, et surtout pas la mention “hypoallergénique”, qui n’est pas réglementée et peut être utilisée n’importe comment !
Les solutions
UFC - Que Choisir met à disposition des consommateurs une carte-repère identifiant les substances à risque à éviter absolument. Il s’agit certes d’une solution, mais une autre peut être de changer un peu plus ses habitudes de consommation. Voici donc quelques conseils auxquels penser en choisissant ses produits :
- Se fier aux labels bio
Certes ils ne sont pas la panacée, mais ils ont le mérite d’exister. Certains sont plus exigeants que d’autres mais tous proscrivent les composés les plus toxiques. Attention aux produits “naturels” qui peuvent n’avoir de naturel que le nom. Certaines marques non labellisées sont toutefois parfaitement recommandables.
- Faire confiance à la mention Slow Cosmétique
Sur le site de l’association, on trouve une liste de marques auxquelles a été attribuée la mention Slow Cosmétique. Cela indique que le produit respecte un certain nombre de critères, notamment de qualité de la composition.
- Favoriser les produits bruts
Les huiles végétales et les hydrolats peuvent faire des merveilles pour la peau, le tout dans un flacon ne contenant qu’un seul ingrédient ! Le meilleur ? On peut les choisir selon son type de peau ! Cliquez ici pour les huiles et là pour les hydrolats.
- S'initier à la cosmétique maison
Pour les plus curieux, quoi de plus satisfaisant que de fabriquer soi-même ses propres produits ? De nombreux sites permettent d’acheter tout le nécessaire sur internet : Slow Cosmétique, Huiles & Sens, Aroma-Zone, La Compagnie des Sens pour les huiles essentielles, Essenciagua pour les hydrolats…
Sources
Photo : Pixabay